Par Alexandre Provost

Les microbrasseries québécoises ont le vent dans les voiles depuis quelques années grâce à l’engouement des consommateurs envers les produits locaux. Elles sont maintenant plus de 200¹ à brasser au-delà de 1 000 différentes bières qui occupent une place grandissante dans les rayons. Certains bars en font leur spécialité et il existe même des circuits touristiques tournés vers la découverte de ces produits. Malgré la popularité grandissante de cette industrie, rares sont les personnes qui ont eu la chance de travailler comme brasseur mais aussi courtier.

C’est ma profession de courtier en assurances de dommages qui m’a fait découvrir celle de brasseur et maintenant cette expérience m’aide dans mon quotidien de courtier.  En effet, je connais aujourd’hui de A à Z le procédé de fabrication d’une bière, allant de la création de l’entreprise à la mise en marché. Je  suis passionné des produits de microbrasseries et j’ai la chance d’en faire mon travail : je suis courtier en assurance de dommages des entreprises, spécialisé, entre autres, dans les entreprises produisant de l’alcool.

Analyser la réalité de chaque entreprise pour bien la protéger

Mon rôle principal en tant que courtier en assurance de dommages est effectivement de m’assurer que mes clients soient bien protégés en cas de pépin. Il est donc important d’analyser et comprendre ce que fait concrètement chaque entreprise que nous voulons assurer. Ce travail de recherche et d’analyse fait partie du processus de couverture d’assurance. Il faut être en mesure de bien cerner les besoins spécifiques des entreprises.

Ce n’est pas un cliché d’affirmer que chacune de ces entreprises est unique. Chacune d’elles possède ses propres activités, enjeux et processus opérationnels particuliers et c’est ce qui donne à mon métier son côté si intéressant. En tant que courtier en assurance de dommages, j’ai la chance de faire partie du cercle restreint des professionnels qui accompagnent chaque entreprise dans leurs activités. En effet, pour m’assurer que mon client soit bien protégé, je dois obtenir beaucoup d’informations sur leur entreprise, parfois même des informations sensibles. Il faut donc savoir gagner et conserver la confiance des clients. Celle-ci est très importante. D’ailleurs, la confidentialité représente un des points importants de mon code professionnel.

Lumière sur l’assurance des microbrasseries

Essentiellement, une microbrasserie est une entreprise manufacturière dont les activités sont de fabriquer et vendre de la bière. Une microbrasserie fait donc partie de l’industrie de la transformation alimentaire.

L’assurance relative à une microbrasserie servira à protéger l’entreprise et ses revenus advenant un problème ou comme on dit en assurance de dommages, un sinistre. Je vais donc faire en sorte que le local de production comme la matière première et les équipements soient couverts advenant un incendie, par exemple. Je dois penser à tout : le système de brassage, les fermenteurs, le panneau et les installations électriques, la cuve de glycol, la tuyauterie, la cuve d’embouteillage, l’étiqueteuse, même les bouteilles, les étiquettes, les bouchons et les boîtes de carton ! Tout ça vaut quelque chose et doit être protégé. La valeur des équipements de microbrasserie peut être de quelques milliers de dollars à plusieurs millions selon l’envergure de la microbrasserie.

Sans entrer dans tous les détails techniques, il ne faudra pas oublier d’ajouter au contrat une assurance contre le bris de machine incluant une protection pour les pertes indirectes et/ou les pertes de revenus causées par ce type de bris. Ainsi, la microbrasserie sera couverte, par exemple, en cas de bris soudain et accidentel de son refroidisseur au glycol qui sert à contrôler la température de fermentation des bières. Sans ce contrôle, la température de fermentation de la bière pourrait grimper et entraîner une perte pour la microbrasserie. Cette perte de bière se transformerait alors en une perte de revenus pour l’entreprise, ce qu’il faut évidemment éviter.

Sans assurance adéquate, une microbrasserie pourrait être menacée de fermeture advenant ce genre d’incident. Ainsi, l’assurance est comme un filet de sécurité essentiel. Et pour bien répondre aux besoins des microbrasseries, l’industrie de l’assurance de dommages a dû se spécialiser davantage au fil des ans.

Se spécialiser selon sa passion

Pour ma part, j’ai commencé comme courtier en assurance de dommages des entreprises en 2003. Au fil des années, je trouvais très intéressant d’assurer des entreprises issues du domaine de l’alcool comme les vignobles, les cidreries et surtout les microbrasseries. Ma passion pour les microbrasseries est née à ce moment et j’ai décidé de m’y spécialiser davantage. C’est ce qui est intéressant quand on est courtier en assurance de dommages des entreprises, on peut choisir un domaine dans lequel on a envie de développer une expertise. Et en général les courtiers choisissent de développer leur expertise dans un domaine qui les passionne, que ce soit les concessionnaires automobiles, les centres de ski, les syndicats de condo ou les transporteurs par exemple.

En 2017, j’ai fait le saut et je suis devenu entrepreneur. Avec deux compagnons, nous avons lancé notre propre microbrasserie ! C’est un rêve que je caressais depuis plusieurs années et cette aventure en tant qu’entrepreneur m’a beaucoup appris.

Puis, depuis janvier 2019, je suis de retour dans l’industrie de l’assurance de dommages pour faire ce que j’aime le plus, encore plus que de brasser de la bière ; assister les entrepreneurs d’ici dans leurs projets. Avec le boom des bières de microbrasserie que nous connaissons au Québec, c’est passionnant pour un courtier de découvrir à la fois les bières qui se brassent et d’en faire son développement d’affaires. Et en plus vous l’aurez deviné, ça me permet de déguster toutes sortes de bons produits québécois tout en rencontrant des entrepreneurs passionnés !

1- Source : Régie des alcools, des courses et des jeux