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Regard de la relève : entretien avec les lauréates des prix Marcel-Tassé 2016

Affiché le 18 avril 2016
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Article signé par Maya Raic, présidente-directrice générale de la Chambre d'assurance de dommages (ChAD).

Une industrie forte doit pouvoir compter sur une relève qualifiée et passionnée. Avec 1 812 postes à pourvoir d’ici la fin de l’année, nul doute que l’attraction et la rétention de la relève sont des enjeux majeurs auxquels fait face l’industrie de l’assurance de dommages. Qui plus est, nous avons déjà observé, au fil des ans, des décisions disciplinaires où cette pénurie de main-d’œuvre pouvait mener à la pratique illégale, et donc nuire à la protection du public.

Consciente de ces enjeux, la ChAD soutient et met en place des initiatives visant à favoriser l’intégration des nouveaux professionnels certifiés. Je suis d’ailleurs heureuse de siéger depuis 2014 au conseil d’administration de la Coalition pour la promotion des professions en assurance de dommages. Il n’y a pas à dire, la mission donnée à la Coalition en 2002 faisait foi d’innovation et s’avère encore aujourd’hui, avec la multiplication des départs à la retraite, très pertinente.

Une des actions qui vise à attirer et retenir la relève est la remise annuelle, depuis 2000, du prix Marcel-Tassé aux recrues qui se démarquent par leur personnalité, leurs aspirations professionnelles et leur implication au sein de l’industrie. Cette distinction récompense les nouveaux certifiés détenant une formation spécialisée en assurance de dommages (DEC ou AEC). Cette année, la ChAD est allée plus loin en créant un deuxième volet à ce prestigieux prix. Le nouveau volet général honore donc la relève qui détient un diplôme d’études collégiales ou universitaires non spécialisé en assurance de dommages.

L’importance de la formation

La ChAD croit aux bienfaits de la formation. Tant la formation continue qui permet de parfaire ses compétences au fil de sa carrière, que la formation à l’accès à la profession. Ce haut standard de professionnalisme que l’industrie cultive permet non seulement d’assurer la protection du public et d’entretenir sa confiance, mais il est aussi bénéfique pour les cabinets qui intègrent alors des personnes possédant d’emblée les compétences nécessaires. Cela se répercute sur la réputation, la qualité du service à la clientèle, l’ambiance de travail et surtout, la rétention des employés. D’ailleurs, un sondage récent de la Coalition révélait que 90 % des employeurs ont embauché principalement des candidats détenant un diplôme de niveau collégial spécialisé en assurance de dommages (AEC ou DEC), un diplôme universitaire ou d’études collégiales générales.

Je vous présente donc un entretien avec les deux lauréates des prix Marcel-Tassé 2016. 

Volet spécialisé en assurance de dommages

Volet général

Charlotte Piché      

Courtier en assurance de dommages des particuliers

Invessa assurances et services financiers

AEC en assurance de dommages | Collège Montmorency

Delphine Coiteux

Courtier en assurance de dommages des entreprises

Aon Reed Stenhouse inc.

Baccalauréat en relations industrielles | Université de Montréal

Q. Trois mots qui vous décrivent?

Q. Trois mots qui vous décrivent?

R. Impliquée, dévouée, passionnée

R. Énergie, plaisir, efficacité

 

Q. Pourquoi avoir choisi l’assurance de dommages?

 

Q. Pourquoi avoir choisi l’assurance de dommages?

R. J’ai décidé de suivre les traces de ma famille; j’ai grandi dans cette industrie grâce à ma mère qui est courtier depuis 20 ans. J’ai pu connaître toute les ficelles du métier avant même de le pratiquer. Elle est d’ailleurs mon mentor au quotidien.

J’ai toujours su que je voulais un environnement stimulant et dynamique. En étant courtier, il n’y a rien de monotone, nous interagissons tous les jours avec des cas différents qui nécessitent que l’on prenne le temps d’analyser les  besoins particuliers de chaque client. L’assurance de dommages, c’est définitivement fait pour moi !

R. Cette histoire débute en 2013 alors que le hasard m’amène à envoyer ma candidature chez Aon afin d’obtenir un poste d’étudiante. Je commençais mon baccalauréat en relations industrielles et j’avais une envie profonde de travailler dans une entreprise de services afin d’observer la dynamique et d’en apprendre un peu plus sur le milieu des affaires. J’ai aussitôt été charmée par la passion de mes collègues et j’ai réalisé  que je ne quitterais plus cette industrie. J’ai confiance en la vie et j’ai sauté à pieds joints dans les défis qu’on m’a présentés. Je crois que j’ai été dans la bonne équipe, au bon moment.

 

Q. Pourquoi avoir choisi de faire une formation avant d’accéder à la profession?

Q. En quoi ton baccalauréat est-il utile dans ton travail?

R. Il s’agit d’une profession complexe que l’on se doit de maîtriser à la perfection pour bien expliquer à nos clients l’essentiel de leur couverture d’assurance. J’avais une longueur d’avance parce que je baignais déjà dans le milieu, mais cette formation rapide (1 an) m’a permis de pousser mes connaissances techniques ainsi que d’autres sujets plus vastes telles l’expertise en règlement de sinistre et la comptabilité afin de comprendre les états financiers des entreprises si on exerce dans des comptes commerciaux. L’assurance de dommages, c’est complexe. On ne peut pas conseiller adéquatement son client sans avoir une formation préalable.

R. L’université apporte une méthode de travail, une façon d’analyser et un esprit critique qui m’est utile au quotidien. Mon diplôme en relations industrielles m’a procuré des outils de négociation et des connaissances particulières en gestion du personnel pertinents à mon travail. J’ai été impliquée dans les activités de recrutement et d’accueil des nouveaux employés et je suis chargée de l’élaboration des plans de carrières des employés d’Aon et du développement de ce programme. La gestion des ressources humaines me passionne - c’est un élément clé dans les organisations, il faut en être conscient.

 

Q. Quelle importance donnez-vous à l’implication?

 

Q. Quelle importance donnez-vous à l’implication? 

R. L’implication me permet de me faire connaître et de développer ma clientèle. Je suis présentement impliquée auprès de la MRC de l’Assomption et des chambres de commerce de ma région. Côtoyer d’autres professionnels me donne aussi une expérience intéressante. Je suis consciente que la pénurie de main-d’œuvre est un enjeu important dans l’industrie et c’est pourquoi je souhaite mobiliser la relève en transmettant toute la passion qui m’habite. Je veux aussi éventuellement m’impliquer à LARAQ et au RCCAQ.

 

R. Je suis membre de l’Association des femmes en finances du Québec, du Professional Liability Underwritting Society et de L’Association de la relève en assurance du Québec. Je souhaite aussi développer davantage mon réseau dans l’industrie en m’impliquant dans des associations d’assurance et dans la JCCM. Je veux contribuer à l’épanouissement et au développement de la place des femmes en affaires. Il s’agit d’un combat à poursuivre et j’espère devenir un modèle par mes ambitions, mes idées et mon implication. D’ailleurs, je suis ce que je suis devenue parce que je suis bien entourée. À mon tour, j’ai l’intention de devenir mentor pour la relève afin de transmettre ma passion et l’expérience que j’aurai acquise.

Q. Quels sont vos objectifs professionnels?

Q. Quels sont vos objectifs professionnels?

R. La seule limite c’est nous qui la déterminons : cette devise fait partie de mes objectifs. À court terme, je souhaite parfaire mes connaissances afin de devenir Courtier producteur. Je désire aussi faire un stage en assurance de dommages des entreprises. À long terme, je veux bâtir ou acquérir un cabinet de courtage indépendant à 100 %.

R. Je souhaite devenir courtier placeur senior au sein de l’équipe GSF en développant davantage mes compétences techniques et financières. Afin d’élargir mes horizons, je voudrais aussi développer mon expertise dans d’autres lignes d’assurance et en gestion de risques en suivant les cours du CRM, du PAA, puis du Fellow. Mon objectif ultime d’ici 5 ans serait de devenir chef d’équipe d’une équipe de courtage.

Q. Un mot qui décrit bien l’industrie de l’assurance de dommages?

Q. Un mot qui décrit bien l’industrie de l’assurance de dommages?

R. Sécurité. L’assurance de dommages est la pierre d’assise du bon fonctionnement de l’économie. Elle assure le retour à la normale en cas de sinistre et la tranquillité d’esprit.

R. Essentielle. Ça peut « sauver les meubles », sauver des couples et des vies (indirectement). L’assurance de dommages est essentielle dans les sociétés dans lesquelles on évolue, tant au particulier que dans les entreprises.

 

Q. Pourquoi avez-vous posé votre candidature pour le prix Marcel-Tassé?

 

Q. Pourquoi avez-vous posé votre candidature pour le prix Marcel-Tassé?

R. La visibilité. Le prix Marcel-Tassé permet une entrée remarquée dans l’industrie. Et je ne vous cacherai pas que la bourse de 2 000 $, pour un jeune professionnel, est grandement appréciée. Je vois déjà les portes qui s’ouvrent, me permettant de grandir et d’avancer vers l’atteinte de mes objectifs.

 

R. Il s’agit d’un incontournable. Un prix prestigieux qui revêt l’importance de la ChAD aux yeux des professionnels. La bourse est également intéressante en début de carrière. Cette distinction m’offre une belle visibilité, il s’agit d’une carte de visite me faisant sortir du lot et enfin, une reconnaissance appréciée.

Q. Comment voyez-vous le professionnalisme des agents, courtiers et experts en sinistre?

Q. Comment voyez-vous le professionnalisme des agents, courtiers et experts en sinistre?

R. L’assurance comporte beaucoup de termes complexes, les gens ne comprennent pas leur contrat et cherchent souvent à sauver des sous plutôt qu’à saisir les protections incluses. D’où l’importance de conseiller et expliquer les protections. J’ai les qualités fondamentales qui me permettent d’exceller en tant que courtier. L’écoute est l’élément primaire permettant de mieux conseiller mes clients et recommander les produits adéquats. Le professionnalisme garantit un service hors pair et permet de saisir rapidement les besoins du client. 

 

R. D’une part, l’organisme d’autoréglementation qui encadre les professionnels assure un lien de confiance avec le public. Par la formation continue et le respect du code de déontologie, nous assurons une constance dans la qualité du service fourni aux clients. Il faut cette conformité, ces mises à jour des connaissances et cette confiance pour que la profession grandisse. D’autre part, le professionnalisme au sein de nos équipes c’est le leadership, l’attitude positive, la recherche de solutions, le partage d’information, la coopération, le respect et l’entraide.

Q. Quel est, selon vous, le rôle de la ChAD?

Q. Quel est, selon vous, le rôle de la ChAD?

R. Nous entourer, nous guider. La ChAD nous permet de relever des défis en nous accompagnant de formations et d’un code de déontologie garantissant ainsi l’éthique professionnel au cœur de notre pratique. La présence de la ChAD valorise l’industrie tout en nous permettant d’évoluer.

R. La ChAD chapeaute le professionnalisme. Elle est comme une maman. Elle veille sur les professionnels, les guide, les accompagne, les conseille, les forme, les surveille, et s’ils ne respectent pas leurs obligations déontologiques, elle peut les discipliner.

Je suis heureuse de constater qu’une relève dynamique et motivée œuvre dans l’industrie. Des modèles comme Delphine et Charlotte sont très certainement rassurants pour l’avenir de l’assurance de dommages.

Maya Raic,
Présidente-directrice générale, Chambre de l’assurance de dommages
Administratrice, Coalition pour la promotion des professions en assurance de dommages
Source : chad.ca